Le ministre de l’agriculture signe le contrat de solutions de la FNSEA
Le contrat a été signé ce lundi 25 février, sur le stand de l’Odyssée végétale du salon de l’agriculture, porte de Versailles, à Paris. De nombreux acteurs de la filière agroalimentaire ont co-signé ce document. Olivier Dekokere nous explique ce que stipule ce contrat.
Les objectifs du contrat de solutions
La fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles est à l’origine de ce contrat. Il énumère les objectifs fixés par la loi et la volonté du gouvernement de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires de 25% en 2020 et souhaite atteindre un taux de 50% en 2025.
Le projet est particulièrement ambitieux car il s’engage à ne plus utiliser de glyphosate d’ici 2020 si des alternatives sont accessibles et viables. Le contrat se veut rassurant et Olivier Dekokere explique que l’ensemble des agriculteurs sera soutenu dans cette démarche. C’est pour cela que le document ne mentionne aucuns objectifs chiffrés afin de prendre en compte la diversité des situations.
Le discours d’Emmanuel Macron au salon de l’agriculture
Le président lors de son discours d’inauguration a confirmé sa volonté de “sortir du glyphosate le plus rapidement possible, sous trois ans”. Ses propos ont évolué car en 2017, il avait annoncé un arrêt total de l’utilisation en 2020.
La situation est complexe car l’union européenne vient de renouveler l’autorisation pour cinq ans. Le président plaide plutôt pour l’harmonie entre les pays membres et ne souhaite pas créer un déséquilibre en légiférant.
Qui sont les signataires de cet accord ?
42 partenaires ont signé ce contrat. Les producteurs de blé, d’orge, de maïs, de colza, de betterave, de pomme de terre, de fruits et légumes et les horticulteurs qui utilisent massivement les produits phytosanitaires. Les semenciers et les industriels des agroéquipements ont également signé ce contrat.
La confédération paysanne alerte et explique qu’en réalité la FNSEA : “ a conçu un redoutable outil de promotion de l’industrie phytopharmaceutique (l’UIPP), des industriels de l’agroéquipement (Axema) et des entreprises du biocontrôle (IBMA)”. Elle s’inquiète également du soutien financier auprès de ces organismes que ce contrat va entraîner.
Une étude pour démontrer la dangerosité du glyphosate
Olivier Dekokere indique que l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail vient de lancer une étude sur la nocivité du produit phytosanitaire. Il est utile de rappeler que le centre national de recherche sur le cancer, sous l’autorité de l’organisation mondiale de la santé a déclaré en juillet 2015 que l’herbicide était “probablement” cancérigène. Le sujet avait déjà fait polémique car seuls des travaux indépendants avaient trouvé un effet génotoxique au glyphosate.